arbres
Avec Arbres, à travers un paysage et une balade explorative présupposée, nous offrirons au spectateur la possibilité de vivre une expérience sensorielle voire spirituelle (dans le sens du dépassement). Pour l’y aider, nous imaginons le mettre dans une disponibilité réactive , à la fois décontractée, suffisamment relâchée, mais dirigée, pour que son état de perception, de concentration, d’écoute, puisse être l’état de contemplation.
Nous parlons d’une excursion, dans le sens d’une promenade ponctuée d’intimes. Pouvoir vivre son intimité, sa solitude intérieure, en tant que spectateur, avec les autres, car ce que l’on vit est unique, vrai. Gaston Bachelard, dans La poétique de l’espace parle de « l’immensité intime » ; formule que nous pourrions faire nôtre ; car comment retrouver cette « immensité intime » en nous qui n’attend que l’expansion et que seule la solitude intérieure permet ? Se détacher de l’emprise du quotidien, de la prudence qui fait barrage à cette éclosion, c’est bien le travail que cherche celui qui œuvre au spectacle vivant. Car le spectacle pose l’immobilité et permet d’être « ailleurs », de retrouver sa rêverie dans un monde immense. Le spectateur est acteur de ce qu’il voit ! Et même s’il y aura marche, il y aura pose, il y aura cette recherche permanente contemplative, de rêverie intérieure.
Et, en guise de conclusion, nous nous approprions avec jubilation cette «épopée philosophique du quotidien» dont parle si bien Ralph Waldo Emerson dans Nature : cette apologie du retour à l’ordinaire, le proche, le commun, tout ce que nous voyons sans vraiment le voir , dans le dessein de vivre une expérience radicalement différente, là, tout près de chez soi, de se laisser séduire, approcher par la réalité.
note d'intention
" Enfant, la première image forte d’arbres aperçus par la fenêtre dont je me souviens, et qui me marque, c’est celle des immenses peupliers balançant leurs cimes dans le ciel assombri. Ces arbres, ces personnages tellement plus grands que nous, silencieux et immobiles me troublent et me captivent aux heures crépusculaires.
De même dans les contes, l’histoire de la chèvre de Monsieur Seguin me fascine. La chose la plus folle qui me donnait le vertige dans cette histoire était le moment où, du haut de la montagne, la chèvre découvrait son enclos minuscule, si petit qu’elle se demande comment elle avait pu y entrer !
La prise de conscience cosmique m’est alors révélée ; par l’éloignement, on pouvait voir la terre sous un angle neuf, jamais imaginé. Cette vision du monde, du haut de la montagne, ressemblait à un petit théâtre d’objets !
Aujourd’hui il m’arrive, avec une simplicité déconcertante, de me sentir aimantée par les arbres et le paysage tout entier. C’est comme une vague qui me submerge, une vague d’émotion, de bonheur, d’allégresse qui me remplit entièrement. Le temps est alors suspendu, plus de questions ; je vis l’instant présent comme un état de grâce. La phrase d’Arthur Rimbaud résonne fort en moi : « [...] L ‘amour infini me montera dans l’âme ! ». Je cherche à l’explorer et à la partager.
De par ma formation de plasticienne, j’ai plutôt travaillé seule. La rencontre avec Sandrine Weiss, Hélène Rouselle et Eric Banse, a renforcé l’envie d’un travail en commun autour de mêmes préoccupations artistiques.
Le projet ARBRES se précise, s’affirme tout en s’affinant : ce sera de jour ; la poésie comme texte, les symboles du conte en filigrane, comme réveillant notre mémoire collective, ne pas esquiver la part spirituelle qui est au cœur de mes préoccupations ; tout en s’appuyant sur l’œuvre de philosophes qui répondent à ce que je sens, ce que je vis et expérimente (Bachelard, Thoreau).
Je voudrais créer une forme nouvelle, plus expérimentale et spectacuaire."
Annie Peltier
distribution
Création 2017 - 2018
Performance théâtrale in-situ tout public
Une idée d'Annie Peltier avec Éric Banse,
Annie Peltier, Hélène Rousselle et Sandrine Weiss
Musique : Denis Verron
Costumes : Laure Chartier
Photographies : Gustave Pons Fourcault de Pavant (site)
Graphisme : Alice Chochoy (site)
Chargée de production : Pauline Bontemps,
cieventvif@gmail.com, 06.88.76.67.29
Ce projet est soutenu par l'Etat - Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) des Pays de la Loire, LA PAPERIE (Centre National des Arts de la Rue et de l’Espace Public, Angers), par la commune de Beaufort en Anjou, par la commune de Baugé en Anjou et par le Parc Naturel Régional Loire-Anjou-Touraine, par le jardin Camifolia et par la commune de Chemillé-en-Anjou.
Subventionné par le Département de Maine et
Loire - Anjou Théâtre et par la Région Pays de la Loire.